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1110 France Covid-19 : "Il est quasi certain qu’il y aura une vague à l’automne", alerte la présidente du nouveau comité scientifique
Sonfort impact sur la société française alimente également la circulation d'images et de clichés qui ne correspondent pas à l'état du savoir des historiens. Le point sur dix idées reçues
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LéonVivien, le poilu virtuel qui racontait la guerre 14-18 sur Facebook, est mort au combat. WEB Le jeune homme avait été créé par le musée de la Grande guerre de Meaux E.O. Publié le
Représentantanonyme de la foule des "Poilus", le Soldat inconnu est inhumé le 28 janvier 1921 sous la voûte de l'Arc de Triomphe à Paris. Le 11 novembre 1923, le ministre de la guerre et des
Site De Rencontre Pour Mariage Blanc. Fantassins du 35éme régiment d' infanterie, l' homme en capote croisée à double rangée de boutons, est un officier. Suite à l' hécatombe d' officiers lors des premières attaques, ils furent équipé de capote du modèle de la troupe afin de ne pas être repéré par l' du 102éme bataillons de chasseur à pied lyre sur le haut des manches , notre chasseur a été décoré de la croix de docteur Gabriel à gauche et Joseph Raubert en 1914. Le docteur qui est sous lieutenant porte un képi équipé d' un manchon de toile, afin de le camoufler. Il porte des éperons, car en tant que médecin, il a le droit d' avoir un cheval. Quand à la cane c' est un apparat à la mode chez les de la colonial avec sa femme et leur enfant en 1917. Comme tout les coloniaux il porte le paletot, sorte de vareuse croisée à double boutonnage, sur lequel est accroché une décoration, sous forme de de Gaulle, capitaine au 33éme régiment d' infanterie en 1915. La déclaration de guerre le trouve lieutenant à la tête d’une section du 1er bataillon du 33e au sein de la 2e du 1er Conformément au plan XVII, longuement mûri par le général Joffre, Lanrezac lance les troupes de sa 5e armée en avant, à la rencontre de l’ennemi. Sur le chemin de la Belgique, le 9 août 1914, Charles de Gaulle passe par la localité de Rocroi, dans le département des Ardennes. Ce féru d’histoire a certainement perçu comme un bon présage la traversé du champ de bataille où le Grand Condé sauva la France de Louis XIV, le 19 mai 1643. Le 13 août, le 33e entre en Belgique, le spectre d’un conflit sur le sol de France, à l’image de celui de 1870-71, semble s’estomper dans l’allégresse. L’accueil chaleureux des Belges donne une immense confiance aux soldats français. Bientôt, le 1er reçoit pour mission de s’appuyer sur la barrière de la Meuse pour empêcher la I. Armee de von Kluck de déboucher sur Paris en empruntant les vallées de l’Oise et de l’Aisne. Le 33e en compagnie d’autres régiments de la 2e est engagé, dans la nuit du 14 au 15 août, dans le secteur de Dinant, dont le pont est d’intérêt stratégique. Le lendemain, la bataille s’engage par l’assaut de deux divisions de cavalerie allemandes, soutenues par cinq bataillons de chasseurs. Dès 8 heures, les 10e et 12e compagnies sont envoyées s’emparer de la citadelle sur la rive droite. Pour sa part, la 11e compagnie est conservée en réserve sur la rive gauche. Le lieutenant lillois relate en ces termes son baptême du feu A 6 heures du matin, boum ! boum, la danse commence, l’ennemi bombarde Dinant avec fureur. Ce sont les premiers coups que nous recevons de la campagne. Quelle impression sur moi ? Pourquoi ne pas le dire ? Deux secondes d’émotion physique gorge serrée. Et puis c’est tout. Je dois même dire qu’une grosse satisfaction s’empare de moi. Enfin !on va les voir ? » Avec honnêteté, Charles de Gaulle n’hésite pas à avouer avoir ressenti de la peur. Toutefois, préparé psychologiquement à cette épreuve depuis de longues années, il la domine aisément. Les troupes françaises ne bénéficient d’aucun appui d’artillerie. Celles engagées dans le secteur de la citadelle sont contraintes de battre en retraite et défilent piteusement devant la 11e compagnie. Cette dernière intervient enfin. Elle doit contre-attaquer pour faire obstacle à toute tentative allemande de se saisir du pont et de prendre pied sur la rive gauche de la Meuse. Le jeune officier de Gaulle galvanise ses hommes Attendez un peu ! La 11e va donner. On va les foutre à la Meuse. » Puis, c’est l’instant fatidique de l’assaut Je hurle Première section ! Avec moi en avant ! », et je m’élance… » Mais les théories sur la puissance du choc d’une troupe regroupée et déterminée, s’effondrent sous la puissance de feu des mitrailleuses allemandes. Dans ces circonstances, les officiers sont bien souvent les premières victimes. Charles de Gaulle n’échappe pas à ce phénomène J’ai à peine franchi la vingtaine de mètres qui nous séparent de l’entrée du pont que je reçois au genou comme un coup de fouet qui me fait manquer le pied. Les quatre premiers qui sont avec moi sont également fauchés en un clin d’œil. Je tombe, et le sergent Debout tombe sur moi, tué raide ! Alors c’est pendant une demi-minute une grêle épouvantable de balles autour de moi. Je les entends craquer sur les pavés et les parapets, devant, derrière, à côté ! Je les entends aussi rentrer avec un bruit sourd dans les cadavres et les blessés qui jonchent le sol. Je me tiens le raisonnement suivant Mon vieux, tu y es ! » Puis, à la réflexion La seule chance que tu aies, de t’en tirer, c’est de te traîner en travers de la route jusqu’à la maison ouverte à côté par bonheur. La jambe complètement engourdie et paralysée, je me dégage de mes voisins, cadavres ou ne valant guère mieux, et me voici rampant dans la rue sous la grêle qui ne cesse pas, traînant mon sabre par sa dragonne encore à mon poignet. Comment je n’ai pas été percé comme une écumoire durant le trajet, ce sera toujours le lourd problème de ma vie. » L’ordre de repli est donné, mais ne peut concerner que les hommes valides et assez agiles pour éviter la grêle de plomb. Isolé dans la maison avec d’autres blessés, Charles de Gaulle vit une longue heure d’angoisse. Il craint l’arrivée de l’avant-garde allemande et une inévitable capture. Cependant, de nouveaux canons font entendre leur voix. Ils ne sont pas allemands mais français. L’espoir renaît et les 73e et 8e parviennent à reconquérir le terrain perdu et du coup à dégager les malheureux survivants du 33e Victime d’une fracture du péroné par balle avec éclat dans l’articulation », Charles de Gaulle est successivement évacué sur les hôpitaux de Charleroi, Arras, Saint-Joseph à Paris, où il subit une intervention chirurgicale, et enfin Desgenettes à Lyon. Remis de sa blessure et de nouveau apte au service en campagne, le lieutenant de Gaulle retrouve son régiment arrageois, à Pontavert, dans le département de l’Aisne, le 18 octobre 1914. Il y prend le commandement de la 7e compagnie et surtout fait connaissance avec la guerre de position. Cette dernière provoque en lui une grande déception. L’inaction domine et les opérations, limitées à de simples coups de main, n’apportent que des gains illusoires, parfois au prix de lourdes pertes. Cet état d’esprit est traduit par une lettre du 15 novembre Nous faisons la guerre de sape et occupons de temps en temps une tranchée ennemie, mais à cinquante mètres derrière, il y en a une autre. De temps en temps, la nuit surtout, ou au moment des relèves, fusillades épouvantables d’une tranchée à l’autre, sans aucun résultat bien entendu. » Le militaire de 24 ans attache un soin particulier à fortifier ses positions. Il souhaite tout autant obtenir les meilleures conditions pour mener une défense efficace que de maintenir ses hommes occupés et en forme physique. D’ailleurs, l’officier veille à ce que la discipline soit stricte et à ce que les hommes restent disciplinés et ne négligent pas leur tenue vestimentaire. Les inspections, suivies de punitions, ne sont pas rares. Il n’est cependant pas insensible au quotidien dramatique des Poilus. Il s’en ouvre sans fard à sa famille Nous vivons dans l’eau comme des grenouilles, et pour en sortir, il faut nous coucher dans nos abris sur nos lits suspendus. » La période des fêtes est la plus pénible à vivre et même le caractère le mieux trempé peut être pris de mélancolie Noël. Quelle triste nuit de Noël nous avons passé. Il pleuvait à verse. » Son appréciation de la situation générale est toujours marquée par une véritable foi en la victoire Depuis que la bataille de la Marne a montré la supériorité française, la guerre est décidée en notre faveur. Le reste est une question de temps et de sacrifice à consentir. » Même s’il ne l’exprime pas clairement, ne pas avoir pu prendre part à l’entreprise de redressement de la France sur la Marne, est sans doute un véritable déchirement pour lui. Conforme à la hauteur de vue et à sa parfaite connaissance de la mondialisation des conflits » qui guide son action tout au long de sa carrière, il ne néglige pas les autres fronts Décembre verra donc sans doute la suprême grande bataille des Russes contre les Allemands renforcés et les Autrichiens reformés. Il est certain que ce sera pour nos alliés une troisième victoire suivie d’une invasion désormais rapide. » Il n’a, cependant, pas une confiance absolue dans le haut commandement des alliés, et peut se montrer très critique sur la manière dont les opérations sont dirigées. Ses critiques à l’encontre du pouvoir politique, sont encore plus acerbes L’issue est moins que jamais douteuse. Sans doute l’ennemi pourra la prolonger encore grâce à son énergie et à sa discipline, grâce surtout à l’extrême et irrémédiable infériorité de notre régime. » Il faut dire que Charles de Gaulle n’est pas un partisan du régime parlementaire de la IIIe République. Une partie des conceptions qui président à la rédaction de la constitution de 1958 par le général de Gaulle, sont déjà celles du lieutenant de Gaulle. Le 18 janvier 1915, il est cité à l’ordre de la 2e et peut donc arborer une croix de guerre avec étoile d’argent A exécuté une série de reconnaissances des positions dans des conditions périlleuses et a rapporté des renseignements précieux. » En février 1915, nommé capitaine à titre temporaire, de Gaulle participe à la vaine offensive de Champagne, dans le secteur de Mesnil-les-Hurlus. Il est l’adjoint du commandant du 33e le lieutenant-colonel Boud’hors. Sa tâche n’est pas sans risque et le mène souvent en première ligne. Le 6 mars, il est légèrement blessé par un éclat à l’oreille droite. Le 10 mars, c’est sa main gauche qui est atteinte par balle. Ses espoirs de rester au front sont anéantis par une violente infection. Il est hospitalisé au Mont-Dore, en avril suivant. Il retrouve ses camarades, en juin, dans l’Aisne, secteur de Pontavert-Berry-au-Bac. A peine prend-il le commandement de la 10e compagnie, que Boud’hors, fin août, le rappelle à ses côtés en tant qu’adjoint. Le 3 septembre 1915, il est promu capitaine à titre définitif. Du 16 au 21 octobre, il est en permission. A son retour, le capitaine reprend le commandement de la 10e compagnie. Envoyé avec son unité dans la fournaise de Verdun, le chef de compagnie est capturé au village de Douaumont, le 2 mars 1916. Avant d’être un prisonnier, Charles de Gaulle est avant tout un blessé. Il est convenablement soigné à l’hôpital de Mayence. Si la blessure physique est rapidement oubliée, la plaie au cœur est bien plus grave. L’officier ressent sa capture, en partie, comme une humiliation, lui qui rêvait déjà très jeune d’achever sa vie sur le champ de bataille. Pourtant, elle n’a rien d’une reddition. Il tombe aux mains de l’ennemi, non seulement blessé, mais également inconscient. C’est seulement à son réveil au milieu de jeunes troupiers hagards de la garde prussienne », qu’il découvre son nouveau statut. A cela s’ajoute l’impuissance à aider sa patrie en danger et l’éloignement des camarades qui continuent de mettre quotidiennement en jeu leur existence. Profondément ébranlé moralement, sa douleur ne s’éteindra d’ailleurs jamais. Il en rend compte dans une lettre au lieutenant colonel-Boud’hors, datée du 8 décembre 1918 la catastrophe qui pour moi, a terminé la campagne […] N’avoir pu assister, comme vous, à cette Victoire, les armes à la main, c’est pour moi un chagrin qui ne s’éteindra qu’avec ma vie ». Cet état d’esprit explique son acharnement, pendant trois longues années, à tenter de s’échapper malgré les dangers et les punitions. Seule l’espérance de pouvoir à nouveau servir au front, entretenue par l’organisation de la prochaine tentative d’évasion, lui permet de tenir ». De 1914 à 1916, il n’a jamais fait preuve de résignation face aux tranchées et mitrailleuses allemandes, il ne verse pas plus dans ce sentiment, face aux murs et barbelés de 1916 à 1918. Une fois guéri, Charles de Gaulle gagne le camp de prisonniers d’Osnabrück, en Westphalie. Dès cet instant, il élabore une évasion à l’aide d’une barque pour descendre le Danube. Mais le prisonnier de Gaulle du printemps 1916 n’est pas encore le maître de l’automne 1918. Il néglige la règle essentielle de la discrétion et les gardiens ont vent du projet. Le potentiel fuyard » est donc transféré dans un camp de Lituanie, à Sczuszyn, le 18 juin 1916. Dans sa chambrée, il s’attelle à percer le mur donnant sur l’extérieur. Les gardes s’aperçoivent des travaux » entrepris par de Gaulle. La sanction ne se fait pas attendre et est terrible. Le camp lithuanien étant dissous, le capitaine de Gaulle est expédié, le 9 octobre 1916, au fort IX d’Ingolstadt en Bavière, résidence des récidivistes de l’évasion ». De Gaulle comprend que s’échapper du lieu n’est pas une mince affaire. Pour lui, la seule chance de réussite passe par l’annexe de l’hôpital militaire d’Ingolstadt, réservée aux prisonniers souffrants. La structure est implantée dans la ville même d’Ingolstadt, à huit kilomètres du camp. Par sa mère, Charles de Gaulle obtient un flacon d’acide picrique, officiellement pour soigner ses engelures. Au mépris des graves dangers pour sa santé, il absorbe le contenu du flacon et présente rapidement les symptômes de la jaunisse. Le 17 octobre, soit quelques jours seulement après son arrivée, il est admis dans l’annexe de l’hôpital militaire. Là, il se met à observer avec attention toutes les allées et venues. Certains prisonniers sont amenés, sous la surveillance d’un infirmier, à l’hôpital militaire pour y subir des examens ou soins particuliers. Cet établissement médical, normalement destiné aux soldats allemands, ne fait pas l’objet de surveillance stricte. Les entrées et sorties des civils venant rendre visite aux patients se font le plus normalement du monde. Le plan du jeune captif est donc de se faire conduire, sous la garde d’un complice déguisé en infirmier, jusqu’à l’hôpital militaire proprement dit. De là, vêtus d’effets civils, les deux compères quitteront l’établissement par la grande porte. La conception du plan est d’une simplicité géniale, mais sa réalisation est autrement plus ardue. Le camarade de belle » est rapidement recruté, il s’agit du capitaine Emile Dupret. Pour dénicher un uniforme allemand, les deux amis ne s’embarrassent pas de scrupules. Parmi les deux infirmiers affectés à la surveillance des prisonniers, plus ou moins malades, l’un semble être accessible. Pourquoi n’améliorerait-il pas sa modeste solde avec l’argent d’officiers français ? D’ailleurs, fournir de l’alcool et des timbres, ne peut pas nuire à l’effort de guerre du grand Reich… Naïvement, l’infirmier se laisse corrompre, mais rapidement les demandes des deux Français changent de nature carte de la région et…uniforme allemand. Le premier sentiment du soignant allemand est de refuser, ce qu’avaient prévu les deux compères. Ces derniers exercent alors un chantage et menacent de dénoncer le soldat à ses supérieurs, dont la sanction terrible serait au mieux une mutation sur le front ! Il n’a pas d’autre choix et s’exécute… La stratégie patiemment mise en place par les deux candidats à l’évasion a parfaitement fonctionné, même si elle n’est pas forcément conforme avec les tactiques de Saint-Cyr ! Le cas des vêtements civils pose moins de difficultés. De nombreux camarades prisonniers fournissent les éléments nécessaires. Reste à trouver un lieu pour que les deux acteurs puissent changer discrètement de déguisement. La chance est de leur côté! Un prisonnier français, faisant office d’électricien de l’hôpital, dispose d’un petit atelier dans la cour de l’hôpital, la loge idéale! Approché, le technicien accepte de courir le risque d’entreposer les vêtements civils dans sa cabane et d’en confier la clé à de Gaulle et Dupret. Le grand jour intervient le 29 octobre 1916 le 6 novembre selon les documents allemands, à la tombée de la nuit, un dimanche pour profiter des nombreuses entrées et sorties des civils dans l’hôpital militaire. Le succès est au rendez-vous et l’opération se déroule sans anicroche. En quelques minutes, les deux hommes sont en civils et déambulent dans la ville d’Ingolstadt. Mais le plus dur est-il fait ? Pas si sûr quand on sait que la seconde étape du plan consiste à traverser 300 kilomètres de territoire hostile pour gagner l’enclave suisse de Schaffhouse… Ils ne marchent que de nuit et restent cachés le jour… La saison de l’automne n’est pas idéale les températures sont très basses la nuit et le jour la pluie règne en maître sans faiblir. La faim est également un compagnon d’infortune bien importun. Après une semaine de ce traitement, les deux évadés, atteignent le 5 novembre, la commune de Pfaffenhofen, à environ deux tiers du parcours. Malgré l’heure avancée, 21 heures 30, la place du bourg est bien fréquentée et les deux Français ne passent évidemment pas inaperçus En arrivant sur la place centrale, nous nous trouvâmes au milieu de la jeunesse du bourg qui polissonnait dans la rue. Une semaine de vie sauvage nous avait donné une mine patibulaire qui fut aussitôt remarquée. La foule nous poursuivit, bientôt rejointe par le garde champêtre à bicyclette et par des gendarmes en permission. Arrêtés, nous fûmes conduits au violon municipal où l’on n’eut pas de peine à découvrir notre identité. » De retour au fort IX d’Ingolstadt, les deux hommes écopent de 60 jours d’arrêt de rigueur, dans des conditions qui feraient s’effondrer le mental de plus d’un homme résolu fenêtres closes par volets métalliques, pas de lumière, régime alimentaire spécial, rien pour lire, ni pour écrire, une demi-heure de promenade par jour dans une cour de 100 mètres carrés. » A l’issue de ce séjour », de Gaulle décide de suspendre ses tentatives. La punition serait-elle parvenue à briser sa volonté et à en faire un prisonnier modèle, se faisant une raison d’attendre le terme des hostilités ? C’est ce que souhaite faire croire le capitaine de Gaulle… Cette attitude est le fruit d’un froid raisonnement. Il a épuisé la seule manière de s’évader du camp bavarois. Il faut donc changer de camp et c’est ce qu’il réclame continuellement aux autorités allemandes, se prévalant de son comportement irréprochable. En attendant qu’une décision en ce sens intervienne, il se consacre à l’étude de la langue de Goethe et globalement de l’ensemble de la culture d’Outre-Rhin. Les connaissances acquises lui seront d’une grande utilité pour le rôle qu’il tiendra trois dizaines d’années plus tard, à la tête de la nation française… Ne perdant pas de vue le conflit en cours, le capitaine étudie tous les communiqués officiels allemands et les récits paraissant dans la presse. Enfin, conscient qu’il reste un officier français, il s’attache à réaliser au profit de ses camarades toutes sortes de conférences sur la conduite des opérations, le rôle d’un officier,… Il en profite pour y glisser, de manière implicite pour ne pas éveiller les soupçons des auditeurs allemands, des conseils aux éventuels préposés à l’évasion ». Au fil des années de captivité, il tisse des liens avec d’autres détenus, promis également à des destins d’exception le futur maréchal Toukhatchevski, le futur général Catroux, Roland Garros ou encore l’éditeur Berger-Levrault. Enfin, au terme de huit mois de ce stage de sagesse », le 20 juillet 1917, arrive la nouvelle tant attendue de Gaulle est transféré au camp de Rosenberg, en Franconie. En fait de camp, il s’agit d’un ancien château planté sur un piton rocheux. De Gaulle bénéficie d’un confort autre qu’à Ingolstadt avec une chambre dans l’aile du château destinée aux prisonniers et même une fenêtre donnant sur l’extérieur. Mais il en faut plus pour faire perdre le goût de la liberté au bouillant capitaine. L’expert en évasion dresse rapidement un état des lieux. Le corps de logis est ceint d’un profond fossé, auquel succèdent un rempart intérieur, un second fossé, un rempart extérieur et enfin l’à-pic rocheux de quelques dizaines de mètres. Le chemin de ronde du premier rempart est garni de sentinelles permanentes alors que le second n’est parcouru que par des patrouilles. Les conditions d’évasion semblent donc problématiques mais pas insurmontables pour un homme expérimenté et imaginatif… Au fil des jours, toujours aidé par son don hors norme d’observation, le capitaine de Gaulle trouve une solution à chacun des obstacles dressés sur le chemin de la liberté. Il remarque que le bâtiment des prisonniers communique avec le premier étage d’une vieille tour. La partie basse de cette dernière est au niveau du fond du premier fossé. Crocheter la porte reliant le logis des prisonniers à la tour, et desceller patiemment, nuit après nuit, une pierre des fondations noyées sous les broussailles, permettrait, au moment choisi, d’accéder au fossé. De là, pour gagner le second fossé, il faut franchir une porte voûtée perçant le rempart intérieur. Prendre une empreinte de la serrure au cours de la promenade quotidienne et concevoir un passe est à la portée d’une main habile. Quant aux sentinelles, le climat pluvieux de l’automne devrait les confiner dans leurs guérites, au champ de vision extrêmement réduit… L’accès au sommet du rempart extérieur est possible à l’aide d’une échelle fabriquée de toutes pièces… Une fois en haut, entre deux patrouilles, une corde doit permettre au capitaine de se laisser descendre le long de la paroi rocheuse. De Gaulle a besoin d’aide pour mener à bien ce nouveau projet et trois codétenus sont recrutés les lieutenants Tristani, Angot et Prévot. Quelques heures avant l’exécution de l’opération, le capitaine Montéty se joint au petit groupe. Tristani est parvenu à forger un outil crochetant la serrure de la porte du rempart intérieur. Au sujet de l’échelle, elle est conçue avec du bois normalement obtenu pour fabriquer une armoire. Chaque membre de l’expédition en emporte un élément démontable. La nuit du 15 octobre, les fugitifs parviennent sans incident jusqu’au sommet de la muraille extérieure. La corde, faite à l’aide de draps, est jetée dans le vide. L’ennui est qu’elle est trop courte d’une dizaine de mètres. La hauteur de la paroi rocheuse avait été estimée à une trentaine de mètres au lieu de quarante. Gardant leur sang froid, les cinq français se mettent à la recherche d’un endroit plus propice. Un peu plus loin, ils découvrent une plateforme dans le dernier tiers de la paroi rocheuse. La descente peut donc se faire en deux temps. Le seul problème est qu’un membre de l’équipée doit se sacrifier pour rester sur le rempart et jeter la corde à ses complices déjà descendus sur la plateforme intermédiaire. Montéty se porte volontaire et autorise la fuite de ses quatre camarades. A nouveau le point de mire des quatre marcheurs est l’enclave de Schaffhouse, cette fois distante de plus de 450 kilomètres… Après dix jours d’aventure, les évadés trouvent refuge dans un pigeonnier. Des paysans ayant aperçu la scène, font appel à un soldat chargé de la garde de prisonniers russes travaillant dans les champs. Fort de l’appui d’un homme en armes, les paysans cernent le pigeonnier et contraignent les fugitifs à se rendre. De Gaulle est réexpédié sans ménagement à la forteresse de Rosenberg. Le capitaine de Gaulle, après cette tentative très sérieuse, craint d’être transféré à Ingolstadt. Il décide d’échafauder un nouveau plan, rapidement exécutable. Pour la seconde fois, la manœuvre consiste à exploiter le fait que les garnisons ne peuvent se passer des civils. En effet, si une aile du château est réservée aux prisonniers, une autre l’est à des ménages civils, employés à l’entretien du fort. Les deux ailes donnent vue sur la cour intérieure, qui permet, par une porte gardée, de quitter l’enceinte de la forteresse. Une sentinelle effectue une ronde dans la cour et une seconde est affectée à la porte d’entrée. De sa fenêtre, le capitaine de Gaulle observe le va et vient, sans contrôle, des civils pour entrer et sortir de la forteresse. Tristani est partant pour tenter l’aventure avec de Gaulle. Le principe est à nouveau simple, même s’il nécessite matériel et complicité. A la nuit tombée, le 30 octobre 1917, alors que la porte est encore ouverte, les deux hommes profitent des quelques dizaines de secondes pendant lesquelles la ronde de la sentinelle ne lui permet pas de garder un œil sur les fenêtres de l’aile des prisonniers. Ils descendent à l’aide d’une corde par une fenêtre dont l’un des barreaux a été préalablement scié. Un complice retire la corde et replace le barreau. Les deux français, déguisés en simples civils avec fausse barbe et lunettes, se dirigent vers la sortie, dont la porte est ouverte en permanence de jour. La sentinelle de faction à la voûte ne prête aucune attention particulière aux deux civils ». Une fois dehors, plus question de gagner la Suisse à pied. La Hollande est la destination finale du voyage, qui doit se faire en train ! Ils parcourent sans difficulté les 25 kilomètres jusqu’à la gare de Lichtenfels et y arrivent à minuit. Dépourvus de papiers, ils sont cependant cueillis » par les gendarmes chargés des contrôles d’identité, à 5 heures, le 31 octobre. L’alerte d’évasion avait été rapidement donnée par un civil allemand ayant observé l’échappée par la fenêtre. Lors du débarquement du train des deux compères, une échauffourée éclate entre de Gaulle et le sergent Heinrich Meyer. Ce dernier ordonne aux deux prisonniers de monter dans un wagon de troisième classe. De Gaulle, arguant de son statut d’officier, exige de voyager, au minimum, en seconde classe. Le ton monte entre les deux hommes et les civils commencent à s’attrouper. Heinrich Meyer, pour en finir, entreprend de faire embarquer le capitaine de force. De Gaulle l’interpelle vertement Ne me touchez pas avec vos mains sales », le mot cochon » est également prononcé. Quelques heures plus tard, le capitaine de Gaulle est de retour à…Ingolstadt. Mais l’affaire du quai de la gare de Lichtenfels n’en reste pas là car le sergent Meyer a déposé une plainte. Une enquête est ouverte et de Gaulle est auditionné par un officier de justice militaire, le 8 janvier 1918. Il choisit de manier l’humour et l’ironie. Les comptes rendus du conseil de guerre d’Ingolstadt prennent l’apparence de ceux d’un conseil de discipline scolaire ! Selon le prévenu français, les mains du sergent Meyer étaient réellement sales et le mot cochon » s’adressait en réalité à Tristani, dans le contexte suivant il pense pouvoir embarquer les officiers français comme des cochons ». En 1927, lors de la rédaction de son rapport pour l’obtention de la Médaille des Evadés, au sujet de cet incident, de Gaulle prit une hauteur olympienne » arrêté par les gendarmes en gare de Lichtenfels et bousculé par eux, je les avais rappelés au sentiment des distances ». Le verdict tombe en avril 1918, de Gaulle est condamné, pour outrage, à 14 jours de prison. Transféré à la prison de Passau, il a l’effroi de constater qu’il est en compagnie de condamnés de droit commun. S’insurgeant contre ce fait, il écrit au général allemand Peter, responsable des camps de prisonniers d’Ingolstadt. Il menace d’entreprendre une grève de la faim. Finalement, il est renvoyé, au bout de trois jours, à la forteresse de Magdebourg, où il termine de purger sa peine avec d’autres officiers français. Néanmoins, la lettre insolente » adressée au général Peter, lui vaut une nouvelle condamnation. Le camp de prisonnier d’Ingolstadt est dissout, le 18 mai 1918. Charles de Gaulle intègre la forteresse de Wülzburg. En compagnie d’un nouveau complice, le lieutenant Meyer, il opte pour une version revue et augmentée » de l’exploit de l’hôpital d’Ingolstadt. Meyer, déguisé en soldat allemand doit accompagner de Gaulle à la sortie, comme s’il s’agissait d’un simple transfert du prisonnier vers un autre camp. Pour accentuer la crédibilité de la scène, il est prévu que l’Abbé Michel, vieux camarade de détention de Charles de Gaulle déjà du temps d’Ingolstadt et futur curé de Varennes en Argonne, simule des adieux jusqu’à la grille. L’uniforme allemand est subtilisé dans l’atelier du tailleur du camp. Quant aux vêtements civils, indispensables pour poursuivre l’aventure au-delà des murailles du camp, ils parviennent par le service logistique » dirigé par la mère de Charles de Gaulle. Grâce à un officier français rapatrié en France pour raison de santé, Charles a pu transmettre à Jeanne un code pour déchiffrer des demandes insérées dans les textes anodins de ses lettres. Au fil des colis familiaux, il reçoit, pièce par pièce, le nécessaire pour constituer deux tenues anodines. Le plan se déroule selon les prévisions, en fin d’après midi du 10 juin 1918. Une fois à l’extérieur, les deux compères revêtent les effets civils dissimulés dans une valise et prennent le chemin de Nüremberg. Deux jours plus tard, ils sont interpellés par des gendarmes ayant dressé un barrage routier. Ils reprennent la direction des geôles de Wülzburg. Avant le terme des hostilités, de Gaulle a le temps de concevoir et d’exécuter un ultime essai d’évasion. Une fois par semaine, deux prisonniers français, accompagnés du même nombre de sentinelles allemandes, sont chargés de la corvée de linge. Il s’agit d’assurer le transport d’un panier à linge jusqu’à la blanchisserie de la localité de Weissenburg. Un point retient l’attention du capitaine français le panier est assez volumineux pour contenir un homme de taille normale à l’aise, un peu moins pour les presque deux mètres de Charles de Gaulle… Il pousse ses investigations et interroge les prisonniers français affectés à la tâche du transport. Le panier est cadenassé par le fourrier allemand ? Truquer les charnières est possible. S’introduire et s’extraire du paquet ? Des espaces temps de quelques minutes au cours desquels le panier n’est pas surveillé semblent favorables. Le matin du 7 juillet 1918, de Gaulle passe à l’action. Comme à l’accoutumée, le fourrier cadenasse le panier et quitte la buanderie pour aller solliciter deux sentinelles d’escorte. A peine a-t-il fait quelques pas que de Gaulle et deux serruriers » se glissent dans la pièce. Les axes des charnières du couvercle du panier sont chassés et le panier vidé. Le contenu est dissimulé par les deux détenus préposés à la corvée de linge. Charles de Gaulle prend place et le couvercle est rabattu. Les deux extrémités d’un câble, soigneusement peint de couleur osier et passant par les charnières, sont fermement tenues entre les mains du capitaine français et permettent de maintenir le panier fermé. Au retour du fourrier, tout lui parait normal et il ordonne l’acheminement. Une fois déposé dans le couloir de la blanchisserie, de Gaulle attend un moment de calme pour retirer le câble, surgir et s’éclipser vers l’extérieur. Il parvient à gagner Nüremberg pour prendre un train de nuit, direction Aix-la-Chapelle. Seulement, une violente grippe intestinale le contraint à accélérer son programme et à s’embarquer de jour. Pour éviter de devoir adresser la parole à qui que ce soit, il se couvre la bouche d’un bandeau, pour simuler une fluxion. Deux policiers effectuent une inspection des papiers et l’inévitable se produit. De Gaulle reprend le chemin de Wülzburg avec une nouvelle peine de 60 jours d’arrêt de rigueur. Le soir même du 11 novembre, la nouvelle de l’Armistice atteint les prisonniers du camp. Conformément aux termes de la convention, de Gaulle quitte les lieux, le soir même. Cette fois personne ne se met en travers de son chemin et il regagne le sol de France, à Lyon, le 3 décembre 1918. Le parcours de Charles de Gaulle durant la Grande Guerre est marqué par un énorme courage physique et moral, tendu vers un seul but servir la France. Estimant n’avoir fait que son devoir, le capitaine, devenu général, ne tenta jamais d’exploiter son passé à des fins politiques. Ce n’est que dans les années 90 qu’une véritable redécouverte s’est produite. L’étude de l’action du capitaine, montre qu’une bonne partie des principes et traits de caractères du dirigeant de la France Libre des années 40 et de la Ve République des années 60, sont déjà présents au début du XXe siècle. L’apport essentiel de l’épreuve de 1914-1918, sur la personnalité de Charles de Gaulle, est à rechercher dans sa captivité. La profonde connaissance de la société et de la mentalité allemande qu’il acquiert pendant trois ans, lui permit d’amorcer une improbable réconciliation franco-allemande, moins de vingt ans après la capitulation de mai 1945… source DE GAULLE Charles, Lettres, Notes et Carnets, tome 1 1905-1918 et tome 2 1919-1940, Paris, Plon, CHARLES DE GAULLE, Histoire de la Grande Guerre, De Gaulle soldat, 1914-1918, Mamelles éditions, GAULLE Charles VENDROUX Charles et BOUD’HORS Gérard, La génération du feu 1914-1918, Paris, Plon, Français, prisonnier en Allemagne. Il porte une croix cousue afin de le deux là aussi sont détenus en prisonnier porte un brassard, d' autre ont des numéros... La situation des prisonniers de guerre de la première guerre mondiale en Allemagne est un aspect du conflit peu abordé par la recherche historique. Le nombre de soldats faits prisonniers s’est pourtant élevé à un peu plus de sept millions1 pour l’ensemble des belligérants dont environ 2 400 000 par l' Allemagne. Dès 1915, les autorités allemandes ont mis en place un système de camps, près de trois cent en tout, n'hésitant pas à recourir à la dénutrition, aux punitions et au harcèlement psychologique et alliant l’enfermement à l’exploitation méthodique des prisonniers. Cependant, la captivité organisée par les autorités militaires allemandes a aussi contribué à créer des échanges entre les peuples et entraîné chez nombre de prisonniers une réflexion sur leur engagement et leur relation à la patrie. Dès le début de la guerre, les autorités allemandes se retrouvent confrontées à un afflux inattendu de prisonniers. En septembre 1914, 125 050 soldats français et 94 000 russes sont captifs. Avant 1915, les conditions de détention en Allemagne sont très difficiles et marquées par le provisoire et l’absence d’infrastructure. Les prisonniers dorment dans des hangars ou sous des tentes, et y creusent des trous pour se protéger du froid. Les forts humides réquisitionnés pour servir de lieu de détention occasionnent de nombreuses maladies pulmonaires. Les autorités allemandes réquisitionnent également des écoles, des granges, et quantité d’abris divers. Des camps sont établis aussi bien dans les campagnes qu’à proximité des villes, ce qui eut des conséquences lorsque des épidémies de choléra ou de typhus menacèrent de s’étendre à la population civile. Les camps ne sont pas tous situés en territoire allemand, et un certain nombre sont construits dans les territoires occupés et notamment dans la partie nord et est de la France. Ils commencent à se développer à partir de 1915 où le nombre de prisonniers captifs en Allemagne atteint 652 000. Selon les directives officielles, chaque prisonnier doit disposer de 2,5 m2. Les camps brassent un grand nombre de nationalités partageant les mêmes logements on y retrouve en effet des prisonniers français, russes, britanniques, américains, canadiens, belges, italiens, roumains, serbes, portugais, japonais, monténégrins mais également grecs ou brésiliens. Ils font se côtoyer également des soldats d’origines sociales diverses. On y trouve des ouvriers, des paysans, des fonctionnaires ou des intellectuels. Le nombre des prisonniers augmente très rapidement. De février à août 1915, il est passé de 652 000 à 1 045 232. En août 1916, il est de 1 625 000 pour atteindre 2 415 000 en octobre 1918. Les conventions de la Haye À la fin du XIX éme siècle, une réflexion s’engage sur le cadre juridique de la guerre et de la captivité des soldats faits prisonniers, en particulier à la suite des conflits de Crimée ou austro-hongrois. Le tsar Nicolas II est à l’origine des deux conférences qui fixent les termes des lois et coutumes de la guerre à La Haye en 1899 puis en 1907. Le chapitre II de la convention signée en octobre 1907 est entièrement consacré aux prisonniers de guerre et débute ainsi Les prisonniers de guerre sont au pouvoir du gouvernement ennemi, mais non des individus ou des corps qui les ont capturés. Ils doivent être traités avec humanité. Tout ce qui leur appartient personnellement, excepté les armes, les chevaux et les papiers militaires, reste leur propriété. » Les principaux pays de la Triple Entente et de la Triple Alliance signent la convention, à l’exception de l' empire Ottoman qui ne figure pas parmi les quarante-quatre signataires de 1907. Les stipulations de la Haye entrent en application dans l’Empire allemand et en France le26 janvier 1910. Mais ces conventions s'avèrent inadaptées face à l’ampleur de la première guerre mondiale. En octobre 1918 , le nombre de prisonniers retenus en Allemagne s’élève à 2 415 043, et une telle masse d'hommes entraîne l’impossibilité pour un pays en guerre de respecter totalement les conventions dans ses moindres détails. Durant le conflit, des accords spéciaux entre pays belligérants sont conclus afin de pallier ces suivre...
Publié le 10 novembre 2021 à 17h23 Depuis des années, Luc Richard, formateur à la MFR de Loudéac, travaille avec ses élèves sur la Guerre 14-18. Le Télégramme/Lionel Samson Depuis des années, Luc Richard, formateur à la Maison familiale rurale de Loudéac, travaille avec ses élèves sur la Guerre 14-18. Un devoir de mémoire et une passion née de son milieu familial. En cette veille de 11 novembre, Luc Richard finit un travail entamé avec ses élèves de la Maison familiale rurale de Loudéac, là où il enseigne l’histoire-géographie. Il porte sur une étude du carré militaire du cimetière de Loudéac et sur la biographie d’Eugène Cadoret, ancien combattant de 14-18, résistant en 39-45, ancien chef de la Police municipale de Loudéac et médaillé de la Légion dHonneur. Dans sa maison, il suffit de visualiser les livres consacrées à la Grande guerre dans la bibliothèque, la photo de son grand-père ancien poilu, accroché au mur, où même le drapeau tricolore qui servira ce jeudi 11 novembre pour les commémorations, pour se rendre compte de la passion de Luc Richard pour la Guerre la rencontre d’anciens poilus avec son père dans les années 80 C’est de famille », vous dira-t-il comme une évidence. Son frère est professeur d’histoire-géographie au collège des Livaudières et son père, René Richard, n’est autre que le président de Bretagne 14-18. Dans les années 80, je partais avec lui à la rencontre d’anciens poilus pour enregistrer leurs témoignages », raconte-t-il. Ça marque du sens à l’histoire en travaillant sur son territoireAlors quand il devient formateur à la MFR, il s’évertue presque tous les ans à faire un travail de recherche sur la Grande guerre. Faire de l’histoire qui ait du sens pour les adolescents d’aujourd’hui. Avec les élèves de quatrième, on travaille beaucoup sur l’histoire locale ; celle qui impacte leur commune, explique Luc Richard. La Guerre 14-18 à Loudéac, c’est 221 morts pour 1 700 mobilisés ». En 2013, juste avant le centenaire, il travaille avec ses élèves sur les fiches matricules des morts pour la France de Loudéac. En 2016, il réalise avec eux une recherche sur les conscrits de la commune. En 2018, nous avons travaillé sur les sépultures de poilus enterrés à Loudéac », 2021, l’enseignant a réalisé un travail avec ses élèves sur le carré militaire du cimetière de Loudéac. Le Télégramme/Lionel SamsonUne élève porte-drapeau à la commémoration de l’ArmisticeCe travail de mémoire s’est encore poursuivi cette année avec ce recueil documentaire réalisé sur le carré militaire du cimetière de Loudéac avec un objectif retrouver la fiche décès de chaque tombe grâce notamment au site Mémoire des hommes ». Fort de ces recherches multiples, la MFR sera même représentée ce jeudi 11 novembre pour la commémoration de l’Armistice à Loudéac avec Éléonore Georgelin, une élève qui sera porte-drapeau. Lionel Samson
Regimental HistoriesGuestbooks of the Dead during the First World WarDirectory of 177,000 fighters mentioned in thirty Guestbooks and seventy-five Regimental Histories. The Army records all the actions of the regiments, day by day, in registers called regimental histories. During the First World War, all the military actions, namely the movements, the exploits of the soldiers, are scrupulously the end of the conflict, these registers were transmitted to the Ministry of War. This information, collected in Guestbooks, was published by the Army, by cities and departments or by institutions such as Grandes Ecoles. These are lists of well-deserved soldiers of the Nation, because of their brave or heroic behavior..The initial project of establishing a national guestbook listing all the dead of the First World War unfortunately did not happen. Sources Regimental HistoriesGuestbooks of the Dead during the First World WarDirectory of 177,000 fighters mentioned in thirty Guestbooks and seventy-five Regimental Histories.
La guerre ne devait pas durer, les stratégies envisagées par les états-majors des armées française et allemande n'envisageaient pas un enlisement du conflit, et pourtant ce dernier a duré jusqu'en novembre 1918 dans un quotidien rythmé au jour le jour par le danger et la mort. Le 3 août 1914, le plan Schlieffen est mis à exécution, la guerre de mouvement a commencé, mais elle va rapidement donner suite à un nouveau type de guerre pour lequel l'armée française n'était pas préparée la guerre défensive et souterraine. La première ligne, synonyme d'enfer sur terreL'adversité ne se résumait pas à l'ennemi, à l'homme d'en face, mais plutôt à un ensemble de fléaux imprégnant le quotidien de chaque soldat. Les affrontements directs n'ont jamais été incessants durant ce conflit. La boue, le froid, la faim, l'incertitude ou encore les corvées marquaient le quotidien du fantassin de la première ligne. Les tranchées n'étaient séparées parfois que de quelques mètres, il fallait être aux aguets en permanence, de jour comme de nuit. Les tirs d'artillerie, les coups de main, généralement nocturnes, ou encore la guerre des mines engendraient une incertitude constante, synonyme d'énorme pression psychologique. Le silence, le calme n'avaient rien d'apaisant, et, face à cette détresse psychique, les armées se sont évertuées à aménager une relève régulière. On passait des premières lignes au cantonnement selon des périodes incertaines en raison des vicissitudes inhérentes à cette drôle de guerre. L'une des missions affectées aux soldats des tranchées était de fournir des renseignements aux autorités militaires. Pour ce faire, des sections de volontaires risquaient leur vie en organisant des patrouilles et des coups de main. Ces entreprises nocturnes permettaient aux membres de la section d'échapper aux corvées habituelles mais furent également motivées par l'appât du gain, 50 francs par prisonnier ramené. C'est sur un sol boueux ou gelé que les corps francs rampaient, dans l'optique d'obtenir la moindre information sur le belligérant, au risque d'être confrontés à un poste ennemi ou bien même aux tirs de camarades non informés de leurs l'instar des coups de main et patrouilles, les corvées avaient lieu majoritairement la nuit mais n'étaient pas réalisées par n'importe qui. En effet, le grade procurait un certain nombre d'avantages matériels et dispensait par la même occasion de bien des occupations exténuantes. Le répit n'existait pas pour les biffins, actifs de jour comme de nuit. Ainsi, les gradés ne laissaient jamais les troupes inactives en leur confiant des missions périlleuses. Ces corvées imposées aux soldats du "bas de l'échelle" furent nombreuses et conscrées par exemple à la consolidation des tranchées - installation de rondins, claies, gabions -, à l'aménagement du sol - pose de caillebotis -, à l'amélioration des défenses - par le biais de l'installation de réseaux barbelés, de chevaux de frise, de hérissons - ou encore au transport périlleux de fardeaux, grenades ou explosifs. Les déplacements entre les lignes arrière et la première ligne s'exécutaient à travers d'étroits boyaux sinueux et marécageux, quasiment à découvert, ralentissant les hommes et les exposant directement aux tirs des mitrailleuses adverses. L'accoutumance à la misère En parallèle à ces missions-suicides, les fantassins devaient lutter contre la malnutrition et les maladies. Les évolutions technologiques sur le plan militaire ne sont pas sans conséquence pour les soldats dont le quotidien est marqué par la souffrance morale et physique. Les pathologies furent liées aux conditions de vie précaires dans les tranchées, et c'est ainsi qu'à de nombreuses reprises il y eut des évacuations pour cause de bronchite aiguë, de pleurésie et d'autres maladies pulmonaires. On note également l'apparition d'infections spécifiques au théâtre des tranchées, comme ce fut le cas avec les pieds gelés et "le pied de tranchée", conséquence directe de la confrontation permanente des pieds avec l'eau boueuse des tranchées, qui pouvait déboucher sur la gangrène. À cela se greffait une hygiène corporelle déplorable se traduisant par les parasites poux, puces, le linge inchangé pendant des semaines, l'absence de toilette régulière, à laquelle s'ajoutaient les longues fosses d'aisance nauséabondes, les cadavres en putréfaction synonymes de jardin d'Éden pour la prolifération des rats, comme en témoigne Louis Barthas dans ses Carnets de guerre "Les rats arrivaient affamés et par centaines dans nos abris. Si la nuit on n'avait pas pris la précaution de se couvrir la tête, plus d'un aurait ressenti au nez, au menton et aux oreilles, les dents aiguës de ces maudites bêtes." L'omniprésence du danger et de la mort engendrait parallèlement des traumatismes psychologiques. Les cadavres en décomposition, les corps démembrés, les séquelles engendrées par les tirs d'artillerie imprègnent la journée du poilu au point d'aboutir à des troubles psychiques liés au stress, dont certains troubles post-traumatiques - comme l'obusite - qui provoquent des séquelles à long terme allant des troubles du sommeil aux maladies psychosomatiques graves. D'autres maladies viennent accabler les hommes des tranchées, comme la typhoïde, la dysenterie et les maladies intestinales qui résultent de la mauvaise qualité de l'alimentation. Légalement, il était prévu par soldat une ration journalière composée entre autres de 700 grammes de pain, 400 grammes de viande fraîche ou en conserve, 75 grammes de fromage, 35 grammes de café, 45 grammes de margarine ou de lard, entre 25 et 40 grammes de féculents haricots blancs, petits pois, riz..., mais, en réalité, les quantités furent moins importantes et de moindre qualité. Le ravitaillement en nourriture constituait en lui-même une corvée puisque des soldats volontaires ou désignés devaient se rendre à l'arrière jusqu'aux cuisines pour ensuite effectuer le chemin inverse chargés de bidons. Il était donc fréquent que la nourriture soit livrée froide, soit déversée en raison des conditions d'acheminement difficiles ou encore non distribuée face à l'ampleur des affrontements. La malnutrition prédominait donc, tout comme la déshydratation et la mauvaise qualité de l'eau que les soldats faisaient bouillir pour la purifier. Les occupations et les quelques réjouissances... Dans le désoeuvrement, les diverses occupations s'orientaient vers les jeux de cartes - la manille pour les soldats -, la conversation et l'écriture. Certains passe-temps n'étaient pas accessibles à tous, comme la photographie. Les soldats des milieux urbains pouvaient se faire offrir un petit appareil photo, le Vest Pocket Kodak, dans l'optique de ramener des souvenirs du front. D'autres s'improvisaient collectionneurs ou plutôt pilleurs et se livraient à la chasse aux trophées aigles impériales, fusils Mauser.... Certains fabriquaient des objets, des bijoux avec toutes sortes de matériaux fournis par les douilles, les ceintures d'obus, les boutons d'uniforme. Ces réalisations étaient préservées, vendues ou bien troquées. Pour autant, ces moments passés à l'arrière n'étaient pas perçus comme un havre de paix, comme l'a écrit Blaise Cendrars, volontaire étranger dans l'armée française puis membre de la légion étrangère, dans son ouvrage intitulé La main coupée "L'on restait quatre jours en ligne et l'on redescendait pour quatre jours à l'arrière, et l'on remontait à l'avant pour quatre jours, et ainsi de suite jusqu'à la fin s'il devait y avoir une fin à cette triste histoire. Les poilus étaient découragés. Ce va-et-vient était bien la plus grande saloperie de cette guerre, et la plus démoralisatrice." Le poilu trouve de la consolation dans la camaraderie et les beuveries, dans les courriers ou parfois les colis qu'il reçoit de l'arrière, malgré la censure, comme l'exprime Marcel dans un courrier à sa femme, le 31 juillet 1915 "On vous dit le soldat est bien nourri sur le front, il a tout de reste, ce n'est pas difficile car ce que l'on nous donne est immangeable [...]. Heureusement qu'avec les colis que nous recevons tous nous pouvons presque vivre." La livraison du courrier était un moment très attendu, privilégié, réconfortant, mais malgré tout douloureux face à l'incertitude du lendemain. Le soldat de la première ligne a connu l'enfer sur terre à travers un quotidien tellement difficile à relater, à imaginer, tant il apparaît comme irrationnel. Ce conflit marqua à jamais les esprits mais n'empêcha pas, vingt ans plus tard, un second conflit mondial lourd en conséquences et en désolation.
Le tout nouveau centre d'histoire Guerre et Paix de Souchez, dans le Pas-de-Calais, consacre une large place à la photographie. De nombreux clichés inédits témoignent notamment de l'extrême violence de la mort des combattants sur le front. Un bâtiment posé comme une grande boîte noire au pied de la colline de Notre-Dame de Lorette. Des couloirs sombres et des salles sans fioritures. Le centre Lens’ 14-18 de Souchez, dans le Pas-de-Calais, se voulait austère dans sa conception. En entrant dans ce nouveau musée consacré à la Grande Guerre, le visiteur est tout de suite plongé dans la brutalité et le carnage des les murs, ce sont surtout les photographies qui marquent le visiteur. Dans la toute première section du musée, un cliché montre des dizaines de corps alignés, à même le sol. "Ce sont des tirailleurs sénégalais qui venaient d’arriver de Marseille en train. En octobre 1914, on les a mis devant Arras pour tenter d’arrêter l’avancée allemande et plus de 250 d’entre eux ont été fauchés en quelques minutes", raconte l’historien Yves Le Maner, l’un des artisans du musée et membre du comité scientifique de la Mission du Centenaire. Un peu plus loin, d’autres photos sont tout aussi éloquentes ici, des poilus qui posent fièrement devant des cadavres ennemis, semblable à des trophées de chasse. Là, des dépouilles d’Australiens regroupées par les Allemands après l’offensive meurtrière de Fromelles [Nord-Pas-de-Calais] en juillet 1916. À l'inverse des nombreux musées qui puisent surtout dans des documents officiels aseptisés pour constituer leurs collections, le centre de Souchez montre sans filtre l’extrême violence des combats. Un témoignage brut et sans fard, parfois difficilement supportable. "Ce n’est pas une cruauté infligée aux visiteurs, mais une nécessité de prendre conscience de ce qu’a été la guerre sur le sol européen entre 1914 et 1918", précise Yves Le Maner, avant de poursuivre "Il faut se rappeler que c’est une génération entière qui a été fauchée à l’époque. Plus de 1,4 millions de morts en France sur une population de 40 millions. Cela a été un choc terrifiant"."Une telle débauche de violence"À l’époque, la presse, au service de la propagande, n’a que peu relayé ce "choc", elle ne montrait pas les corps sans vie des soldats "pour ne pas traumatiser la population". Et durant des décennies, les photographies prises par les combattants sont restées dans des tiroirs ou au fond des greniers. "Les soldats ne les ont pas montrés. Ils avaient le sentiment d’être au centre d’une telle débauche de violence qu’ils préféraient les garder entre eux, entre anciens combattants. Pour eux, ceux de l’arrière ne pouvaient pas comprendre", explique Yves Le en grande partie dans ces clichés "amateurs" que l’historien a constitué la collection du centre Lens’ 14-18. Il a sélectionné 350 photographies sur plus de 5 000 rassemblés par ses soins "Elles viennent de fonds du Canada, d’Australie, de Nouvelle-Zélande, du Royaume-Uni ou encore de France". "Ce sont des documents qu’on n’a pas l’habitude de voir […], poursuit l’historien. Les combattants ont eu immédiatement conscience d’assister à quelque chose d’inédit et à une violence sauvage. Ils ont vu qu’une civilisation qui était en grand progrès envoyer une génération complète vers la mort de masse". Des photographies présentes dans le musée Lens'14-18 Des hommes soudésMais, si Yves Le Maner a voulu montrer cette guerre dans toute son abjecte réalité, il s’est toutefois imposé certaines limites. Sur les murs du musée, pas de photographies de corps démembrés. "Il en existe à ma connaissance cinq sur des millions […]. J’aurais pu montrer ces cinq-là, mais je ne l’ai pas fait, car dans leur majorité, les combattants eux-mêmes ont choisi de ne pas les photographier. Elles sont insoutenables", explique-t-ilUn cliché émeut tout particulièrement ce fin connaisseur de la Grande Guerre celui de soldats français du 237e régiment d’infanterie qui se recueillent près d’un corps dans un bois près de Bouvigny, à quelques kilomètres du centre Lens’ 14-18 "[Ces hommes] sont soudés. Ils se font fait des promesses et la première d’entre elle, c’est celle d’enterrer un camarade s’il meurt. C’est un document magnifique". Des photographies sur "les morts" dans le fond Valois de la BDIC sur le Pas-de-Calais
photo de poilu de la guerre 14 18